- biba a écrit:
- Salam wa alikoum wa rahmatouAllah wa barakatou
3733. D’après Ibn `Umar (qu'Allah soit satisfait des deux), l'Envoyé d'Allah (pbAsl) a dit: "Tout ce qui enivre est du vin et tout ce qui enivre est prohibé. Quiconque continue à boire des liqueurs enivrantes dans l'ici-bas jusqu’à sa mort et ne revient pas à résipiscence, en sera privé dans l'au-delà".
L'authentique de Mouslim.
Mais je voudrais savoir si quelqu'un pouvait me renseigner sur le fait de présence d'alcool dans ceratins aliments comme le vinaigre ou la vinaigrette ou encore les pâtes feuilletés.
Est ce que manger ces produits est considéré comme haram
Barak Allahou fikoum pour votre réponse
Wa salam wa alikoum
salam aleykoum
j'ai trouvé ça à propos de l'usage du vinaigre
Question :
Est-il permis de transformer délibérément du vin en vinaigre ? Et est-il permis de consommer un tel vinaigre ?
Réponse :
Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Quel bon aliment que le vinaigre" (rapporté par Muslim, n° 2051). Il y a cependant divergences d'avis à propos du fait de savoir s'il n'est permis de consommer que le vinaigre qui s'est formé de lui-même à partir du vin ou s'il est aussi permis de consommer le vinaigre qu'on a volontairement transformé à partir de vin ; puis, dans le second cas, s'il est permis de faire du vinaigre en plaçant du vin au soleil ou s'il est aussi permis de faire du vinaigre en y ajoutant quelque chose.
A) D'après un des avis de l'école hanbalite : on peut consommer le vinaigre formé de lui-même ; par contre, il est interdit de transformer volontairement du vin en vinaigre (aussi bien en plaçant le vin au soleil, qu'en y mélangeant un produit) et on ne peut pas consommer le vinaigre ainsi formé.
B) D'après l'école shâfi'ite, un des avis de l'école mâlikite et d'après un autre avis de l'école hanbalite : on peut consommer le vinaigre formé de lui-même et le vinaigre formé en plaçant délibérément du vin au soleil ; par contre, il est interdit de transformer volontairement du vin en vinaigre en y mélangeant un produit, et on ne peut pas consommer le vinaigre ainsi formé.
Ces deux avis se fondent sur le Hadîth suivant : Abû Tal'ha questionna le Prophète au sujet de vin dont des orphelins avaient hérité. Le Prophète lui dit : "Jette-le. – N'en ferais-je pas du vinaigre ? – Non" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 3672).
C) D'après Abû Hanîfa : il est permis de transformer du vin en vinaigre et il est permis de consommer le vinaigre ainsi formé.
Abû Hanîfa pense que le vin qui s'est transformé en vinaigre a changé de nature (istihâla) et est donc devenu licite. Il pense de plus qu'il est permis de transformer volontairement ainsi du vin en vinaigre, car il s'agit d'une correction (islâh) apportée à une chose illicite pour qu'elle devienne justement licite. Exactement comme il est permis de tanner volontairement la peau d'une bête morte (mayta) – illicite d'utilisation avant le tannage – pour qu'elle devienne justement licite.
Quand le Prophète a dit : "Quel bon aliment que le vinaigre", il n'a pas fait de différence entre le vinaigre de telle catégorie ou telle catégorie. Faire du vinaigre à partir du vin, c'est exactement comme tanner la peau de la bête morte, ce qui est permis. Qu'est-ce que Abû Hanîfa dit à propos du Hadîth de Abû Tal'ha ? Fidèle à sa tradition interprétative "ahl ar-ra'y", il lit ce Hadîth à la lumière de la règle générale, qui est la suivante : on sait que juste après l'interdiction de l'alcool, le Prophète, pour bien imprégner les esprits de cette interdiction, avait interdit par exemple de laisser des dattes tremper dans l'eau dans des récipients auparavant utilisés pour y former de l'alcool. Quelque temps après il l'autorisa de nouveau (rapporté par Muslim). Abû Hanîfa pense donc que le Hadîth de Abû Tal'ha a probablement été dit pendant la période suivant l'interdiction de l'alcool : c'était pour bien imprégner les esprits du devoir d'éloignement par rapport à l'alcool. Un autre Hadîth existe où le Prophète a dit à Abû Tal'ha : "Jette le vin et casse les récipients" (rapporté par At-Tirmidhî, n° 1293). Voyez : aucun juriste ne pense qu'il est obligatoire de casser le récipient dans lequel se trouvait le vin ; tous savent que c'était une mesure destinée à bien marquer les esprits. L'interdiction de faire volontairement du vinaigre avec du vin semble donc être du même type d'après Abû Hanîfa.
D) D'après un des avis de l'école mâlikite : il est interdit de transformer le vin en vinaigre, mais si on le fait quand même, le vinaigre ainsi formé est licite (al-jawâz ma' al-karâha).
Cet autre avis de l'école mâlikite est quant à lui une autre façon de concilier le principe de la licité du vinaigre – "Quel bon aliment que le vinaigre" (rapporté par Muslim) – et le Hadîth rapporté de Abû Tal'ha – "N'en ferais-je pas du vinaigre ? – Non" (rapporté par Abû Dâoûd) – : le Hadîth rapporté par Abû Dâoûd concerne l'action de transformer le vin en vinaigre – qui est donc interdite – ; cependant, le vinaigre qui a été quand même formé ainsi – par exemple par des non-musulmans – est licite de consommation, conformément au Hadîth rapporté par Muslim.
Note :
Ceux des savants qui pensent qu'il est permis de transformer du vin en vinaigre sont quand même d'avis qu'il est interdit au musulman d'acheter du vin ou un autre alcool. Leur avis concernant la transformation en vinaigre s'applique donc à un autre cas que celui où on va acheter le vin pour le transformer en vinaigre.
Mes sources pour cet article :
Al-fiqh ul-islâmî wa adillatuh, pp. 2629-2631 – Fatâwâ mu'âsira, tome 3 pp. 559-564 – A'lâm ul-muwaqqi'în, tome 2 pp. 292-293 – Bidâyat ul-mujtahid, tome 2 pp. 879-880.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
source :
http://www.maison-islam.com/article.php?sid=278