assalamou alaykoum
Un responsable du Conseil de l'Europe évoque l'existence d'une "prison secrète" américaine au Kosovo
PARIS (AP) - En pleine polémique sur l'affaire des prisons secrètes de la CIA, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe Alvaro Gil Robles déclare, dans un entretien publié dans "Le Monde" daté de samedi, avoir vu en 2002 une "prison secrète" américaine dans un camp de l'OTAN au Kosovo.
Le site incriminé, la base militaire américaine de Camp Bondsteel, s'étend sur 300 hectares au sud de Pristina, la capitale de la province serbe administrée par l'ONU, précise le quotidien. Il est doté d'une prison gérée par l'armée américaine, qui constitue le principal centre de détention de la KFOR, la force multinationale de l'OTAN déployée au Kosovo depuis 1999.
M. Robles, qui a visité les lieux un jour de septembre 2002, évoque une sorte de réplique du camp de Guantanamo Bay à Cuba. "Vu du haut d'une tourelle, l'endroit ressemblait à une reconstitution de Guantanamo en plus petit", explique-t-il. "De petits baraquements en bois étaient entourés de hauts barbelés. J'ai vu entre quinze et vingt prisonniers, enfermés dans ces maisonnettes, revêtus de combinaisons orange comme celles des détenus de Guantanamo."
Les détenus "étaient assis pour la plupart, certains enfermés dans des cellules isolées. On voyait parmi eux des barbus. Certains lisaient le Coran".
"'Choqué' par ce qu'il venait de voir à Camp Bondsteel, Gil Robles a demandé, au lendemain de sa visite (...) que les méthodes du centre de détention cessent et que les installations ressemblant à Guantanamo soient démantelées", précise "Le Monde". "Il dit avoir reçu l'assurance que cela a été fait, dans l'année qui a suivi."
Gil Robles estime toutefois que de nombreuses questions restent en suspens sur le Camp Bondsteel, par exemple sur le fait de savoir s'il a abrité ou s'il abrite encore des lieux de détention secrets. "Je ne peux pas établir de lien" entre l'affaire des prisons secrètes de la CIA et le camp "car je ne dispose pas d'éléments concrets à ce sujet", précise-t-il. "Mais j'estime qu'il faut exiger des explications sur cette base au Kosovo, comme sur d'autres sites qui peuvent être soupçonnés" en Europe. AP